HOMO CHRISTUS

Table des matières > Introduction > PARTIE 2 – Chapitre V : Entrez dans le Nouveau Paradigme > Révéler le coach qui vit en vous

V – Entrez dans le Nouveau Paradigme

Révéler le coach qui vit en vous

« Apprendre à écouter pour apprendre à s’écouter »

La Présence. Être présent à soi pour savoir être présent à l’autre. La Présence, la vraie, a un grand pouvoir d’alchimisation car celui qui est présent de manière complète fait état d’une immobilité interne parfaite. Cette immobilité interne est à l’image de l’immobilité parfaite de ce qu’on appelle la Substance Universelle, cet Élément Originel Divin dont tout provient.

Pour pouvoir aider, le coach doit savoir écouter. Pour savoir écouter, il faut savoir être présent à ce qu’on écoute. Cette immobilité interne ne signifie pas qu’on ne fait rien mais plutôt qu’on est entièrement disponible, dans un calme mental et focalisé sur l’objet d’écoute.

L’Écoute Active c’est justement se mettre dans cette disponibilité mentale qui fait qu’on est focalisé sur l’objet d’écoute tout en prenant part à la dynamique de ce qui est écouté. C’est comme regarder un film ou lire un livre. On sait qu’on ne fait pas partie de l’histoire mais on est plongé dedans.

Écouter parler quelqu’un, c’est dans un premier temps se plonger dans son univers pour comprendre son fonctionnement, sans faire de parallèle avec le nôtre. Le but n’est pas de comparer son univers avec le nôtre mais de comprendre le sien. On écoute, on pose des questions pour en savoir plus et on reformule ce qu’on a compris pour savoir si on a bien compris, comme un aventurier parti à l’exploration d’un monde nouveau qui veut comprendre comment ce monde fonctionne. Chaque personne qu’on écoute est un nouvel univers à explorer. La richesse de l’écoute réside dans la capacité à ne pas juger ou comparer ce qu’on entend car on comprend que chaque univers personnel a ses lois (croyances), régentes de la réalité présentée.

L’initiation à l’écoute active a pour but d’enseigner comment écouter l’autre afin de mieux savoir s’écouter soi-même. L’essence de tout ce livre c’est la connaissance de soi, ainsi, tout ce qui est présenté a pour but de donner des outils pour mieux se connaître. En effet, le fait de s’exercer à écouter l’autre nous apprend la focalisation détachée. On apprend ainsi à être présent à quelque chose d’extérieur tout en restant au dehors. Quand vous écoutez activement quelqu’un vous raconter son histoire, vous focalisez toute votre attention sur ce qu’il dit, tout en restant observateur. Une fois que cette technique est expérimentée et comprise, par l’exercice en binôme par exemple, il est plus simple de se l’appliquer à soi-même : être présent à soi, écouter ce qu’il se dit à l’intérieur de soi sans se perdre dans les méandres des sentiments, car c’est bien ce qui brouille l’esprit et la compréhension des choses. Il faut savoir garder l’esprit clair et détaché pour accéder à la vérité des choses.

Ainsi, je vous propose maintenant une initiation aux bases du coaching en développement personnel et de quelle manière en appliquer les grands principes pour révéler le coach personnel qui vit en vous. Car en vérité, vous l’avez compris, l’objectif est de faire de vous des maîtres, des êtres souverains capables de s’auto-écouter, de s’auto-observer, de s’auto-diagnostiquer, de s’auto-conseiller et de s’auto-guérir.

Définition du coach^[1]

Un coach n’est pas :

• Un sage = vous savez ce qui est bon pour vous
• Un conseiller = vous avez les bonnes réponses
• Un magicien = vous avez les cartes en main
• Un gourou = vous restez libre et autonome
• Un juge = vous êtes libre et vous n’êtes pas jugé
• Un chef = vous décidez de ce que vous voulez

Un coach c’est :

• Un accoucheur = il vous aide à accoucher de votre solution
• Un chien guide = il vous accompagne là où vous voulez aller, toujours un pas de côté, jamais devant
• Un miroir = il vous renvoie votre image pour progresser
• Un miroir déformant = il exagère pour vous aider à relativiser
• Un sextant = il vous aide à tracer votre route
• Une boussole = il vous permet de garder votre cap ou de décider d’en changer

Le rôle du coach

Le rôle du coach n’est pas de résoudre les problèmes de son client, ni de prendre les décisions à sa place, mais bien de lui permettre de s’ouvrir à plus de conscience, d’éveiller son sens critique, sa perception, pour qu’il prenne en considération ses ressentis, qu’il sorte de ses schémas enfermant et qu’il puisse s’ouvrir à de nouvelles perspectives.

Le rôle d’un coach est de poser les bonnes questions sur la base des informations qu’il entend tout en pratiquant l’écoute active et le questionnement. Son rôle n’est pas d’apporter des solutions mais d’aider la personne à les trouver elle-même en le reconnectant à ses ressources.

Il existe plusieurs types d’approches : le coaching, le mentoring et le consulting.

Un coach ne conseille pas et a une approche non directive. Il se contente d’écouter et de questionner pour pousser la personne à chercher plus profondément en elle. Le coach pose les questions que la personne ne sait pas se poser à elle-même par manque de recul. Il est l’observateur extérieur et détaché dont la personne a besoin pour être capable de clarifier ce qui se passe en elle. En revanche le rôle d’un mentor est d’apporter des conseils, de guider et il a plutôt intérêt d’être allé là où il veut emmener ses clients puisque c’est son expérience qui fait sa valeur. Il a une approche d’écoute ET de conseil. Le consultant, lui, apporte un diagnostic, des solutions à des problèmes avec une approche plus directive. Il connaît la théorie, la stratégie, c’est un expert et si on le consulte c’est qu’on veut faire comme lui. Dans notre cas, ce sont bien les qualités du coach que je veux vous transmettre, pas celles du mentor ni du conseiller.

Les règles du coach

Le coach doit se mettre dans une disponibilité totale. Il doit se préparer, vider sa tête, poser le cadre et préparer l’environnement. Tout bon coach rappelle les 4P à son client avant de commencer une séance :

• La Permission : « vous avez la permission d’être qui vous êtes et d’exprimer tout ce que vous ressentez librement »
• La Protection : « vous êtes ici en sécurité, vous ne serez jamais jugé et tout ce que vous direz restera ici »
• La Puissance : « je suis ici pour vous accompagner mais toutes les solutions à vos problèmes résident en vous car vous êtes créateur et souverain »
• La Présence : « je suis entièrement disponible et à votre écoute »

Organisation de la séance (sur une base d’une heure) :

• Invitez la personne à expliquer les raisons de sa visite
• Écoutez en silence !
• Une problématique à la fois : si la personne se perd dans l’énumération de ses problèmes, demandez-lui de vous parler de son plus gros problème du moment
• Écoutez à nouveau en silence !
• Et une fois le récit terminé, demandez une clarification des termes clés : c’est une étape importante pour bien comprendre les bases du problème exposé

Par exemple, si la personne vous explique qu’elle manque de confiance en elle, vous pouvez lui demander sa définition de la confiance en soi et qui elle serait/ce qu’elle ferait si elle avait confiance en elle. Ce qui vous importe ce n’est pas la définition officielle des mots mais la définition que la personne leur donne. Tous les mots clés tels que « je suis perdu, je n’ai pas confiance en moi, j’ai peur d’échouer, personne ne me voit, ne m’écoute, je suis seule, la vie est injuste avec moi, je veux réussir, etc. » méritent d’être définis par la personne car le but est de comprendre les subtilités de sa vision intérieure. « Qu’est-ce que la réussite pour vous ? Quelle est votre définition de l’injustice et qu’est-ce qui serait juste selon vous ? » On doit avoir accès à son dictionnaire intérieur, à ses croyances et donc mettre de côté tous nos aprioris pour regarder le monde par les mêmes orbites qu’elle :

• Investiguez pour en savoir plus sur la problématique : posez des questions sur le contexte ou sur un fait en particulier, cherchez à comprendre ce que la personne ressent, etc… il ne s’agit pas de curiosité malsaine mais bien de chercher respectueusement à en savoir le plus possible, comme un acteur qui prépare un rôle.
• Instaurez des silences, même s’ils sont forcés, expérimentez ! Il s’agit de prendre son temps, rien ne presse. Les silences permettent à la personne de poursuivre une réflexion intérieure. Pas besoin de rebondir à chaque fois que la personne a fini de parler.
• Récapitulez sans interpréter : régulièrement, il s’agit de faire le point sur ce qu’on a compris afin de permettre à la personne de corriger nos éventuelles erreurs de compréhension.

Exemple de récapitulation et de relance par questionnement :

« Donc si j’ai bien compris, vous dites que la vie est injuste avec vous car elle semble systématiquement vous barrer la route ou vous faire vivre des situations douloureuses. Plus de justice serait pour vous une vie plus facile et plus douce, sans tous ces problèmes qui vous ‘tombent dessus’, pour reprendre vos termes. Vous parlez d’injustice mais vous, de quelle manière vous sentez-vous coupable ? »

Avec cette question ouverte, il ne s’agira non pas de culpabiliser la personne mais de la guider à s’interroger sur la cause du problème. En effet, les personnes qui voit l’injustice partout sont souvent des personnes qui se sentent cruellement coupables à tout bout de champ : coupable de pas en faire assez ou de ne pas être assez. En lui proposant de s’interroger sur ce sentiment de culpabilité, il y a de fortes chances qu’on mette tôt ou tard le doigt sur quelque chose de révélateur. C’est ainsi que vous la mènerez par le questionnement à comprendre que la réalité de sa vie n’est que le résultat de ce qu’elle croit et des choix qu’elle a fait en fonction de ses croyances.

Alors que vous écouterez la personne, il est important de ne pas la couper ni de ramener les faits à vous, du genre « oui, je connais ça, j’ai vécu la même chose… ». Il n’y a rien de mal en soi mais c’est contre-productif dans le cadre du coaching car je vous rappelle que le but est de rester disponible et focalisé sur le sujet d’écoute.

En fin de séance, il est utile de demander à la personne avec quoi elle repart, ce qu’elle retient de la séance. Cela lui permet de garder à l’esprit sa plus grande prise de conscience du jour.

Pour résumer, le coach doit s’autoriser une imagination fertile et concrète pour voir en permanence des opportunités là où le coaché ne voit qu’obstacles, pour lui ouvrir le champ des possibles en lui posant les bonnes questions et non pas en lui suggérant des pistes. Il est important d’avoir une attitude de compréhension miséricordieuse : l’accueillir de façon inconditionnelle et sans jugement, dans toute sa dimension d’être humain, comme un être unique.

Les outils du coach

Veuillez garder à l’esprit les outils à votre disposition pour muscler vos capacités de coach, en vous rappelant qu’ils peuvent être mis à profit tant pour les autres que pour vous-même :

• L’écoute active : écouter tout en étant attentif à la dynamique de ce qui est raconté
• La clarification des termes clés : demander les définitions des termes centraux et/ou récurrents
• L’art du questionnement
• Les silences : laisser des moments de silence pour que la personne puisse cheminer dans sa tête
• Les relances : inviter la personne à approfondir un sujet, « mais encore ? Pouvez-vous m’en dire plus ? »
• La reformulation/récapitulation : faites régulièrement un point en reformulant ce qui a été dit pour vous assurer de votre bonne compréhension du sujet
• Le recadrage : ne pas s’éparpiller, un problème à la fois, quand on se perd, revenir au problème pour lequel la personne est venue vous voir

L’Art du Questionnement est une manière de questionner pour confronter la personne à ses propres croyances ou pour l’inviter à aller plus loin dans sa réflexion et l’aider à mettre en lumière les incohérences sous-jacentes. Par exemple :

• Où est la preuve de… ?
• Sur quoi vous basez-vous ?
• Cela est-il vrai ?
• Pourquoi pas ?
• Pouvez-vous le démontrer ?
• Comment le savez-vous ?
• Y-a-t-il une loi qui dit cela ?
• Le faut-il vraiment ?
• Quel effet cela produirait-il ?
• En quoi cela est-il affreux, horrible, impossible ?
• Pourquoi devez-vous faire cela ? Ou ne pas faire cela ?
• Que pourrait-il arriver de pire ?
• Et après ?
• Pourriez-vous connaître à nouveau le bonheur si cela arrivait ?
• Qu’arriverait-il si… ?
• Quel avantage avez-vous à… ?
• Quelles sont les probabilités que cela arrive ?
• Pensez-vous que cela en vaut la peine ?
• Le risque est-il si grand ?

La congruence du coach

Un bon coach se doit de respecter le principe de congruence interne qui a tout à voir avec le respect de la cohérence entre ce qu’on dit et ce qu’on fait. Cela parait évident mais ça ne l’est pas toujours dans les faits. Cette congruence implique une connaissance et une actualisation régulière de ses propres besoins et valeurs. On en revient au fait que pour aider autrui ou s’aider soi-même, il faut inévitablement se connaître d’abord. En tant que coach, que ce soit pour vous-même ou les autres, vous veillerez à définir clairement et à respecter votre propre règlement intérieur et à le vivre en actes, en paroles et en pensées dans votre vie.

Comme le dit un proverbe amérindien « Marche ta parole ».

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^[1] Contenu inspiré du travail de Sylvie Liger, coach d’entrepreneurs.