HOMO CHRISTUS

Table des matières > Introduction > PARTIE 2 – Chapitre V : Entrez dans le Nouveau Paradigme > Une nouvelle façon de communiquer

V – Entrez dans le Nouveau Paradigme

Une nouvelle façon de communiquer

« Comment communiquer comme un Maître ? »

Les bases de la communication responsable, authentique et bienveillante

Il existe différents critères permettant de communiquer comme un Maître, c’est-à-dire de manière responsable, authentique et bienveillante, mais le premier et principal réside dans le fait que le Maître sait communiquer avec lui-même de cette façon avant de pouvoir le faire avec les autres. Ce que vous vous faites à vous-même ou croyez de vous-même, les autres vous le font ou le croient de vous. C’est le principe de la réalité en miroir.

Voici donc, de manière non-exhaustive, les différents critères qu’un Maître maîtrise :

• La réalité en miroir : dont nous avons déjà parlé et dont nous reparlerons
• La responsabilité individuelle en tant que créateur ou manifesteur
• La divine indifférence : afin de ne plus rien prendre personnellement
• L’impersonnalité : lorsque la personnalité de l’égo est transcendée au profit du pur-Esprit
• La vulnérabilité : accepter de se voir tel que l’on est
• Voir la vérité telle qu’elle est et non pas comme on voudrait qu’elle soit
• La congruence : alignement et cohérence entre nos pensées, nos ressentis, nos paroles et nos actions
• L’innocuité : qualité de ce qui n’est pas nuisible
• Se changer soi-même pour changer le monde
• La miséricorde : être présent à l’autre sans porter son fardeau

Un Maître connaît la Miséricorde ; il est sensible au malheur d’autrui et sait lui porter assistance mais il a acquis ce degré de compréhension qui ne le pousse pas à sauver celui qui ne veut pas l’être ou à interférer dans son chemin pour lui éviter des souffrances enseignantes. La miséricorde sait être présente pour celui qui souffre sans prendre sa souffrance ni interférer dans les plans que Dieu a prévu pour lui.

L’Empathie est la capacité à s’identifier à autrui dans ce qu’il ressent. Une empathie saine nous permet de comprendre dans la chair ce que l’autre ressent, tout en ne portant pas sa souffrance pour lui.

La Compassion (« con-passion », vivre la passion ensemble) est le sentiment qui porte à plaindre autrui et à partager ses souffrances. Ne compatissez pas, jamais. Ne plaignez personne, ni ne partagez les souffrances de l’autre. À quoi bon ? Plaindre l’autre revient à lui reconnaître un statut de victime qui est une illusion. Partager ses souffrances vous fait porter un poids qui n’existe que dans l’incompréhension et surtout qui n’est pas le vôtre. Seule la présence de la miséricorde est véritablement source de guérison.

La communication consciente

« Les jugements portés sur autrui sont des expressions détournées de nos propres besoins inassouvis. » – Marshall B. Rosenberg

« J’ai tellement appris de mes erreurs, que j’envisage d’en faire encore quelques-unes » – Jean Triboulloy

La communication consciente, aussi connue sous le nom de Communication Non-Violente (CNV) dans le monde de la psychologie humaine, est le principe de ne jamais rien prendre personnellement, conscient de deux principes ; celui de la réalité en miroir et celui de la Responsabilité Individuelle.

Imaginez que vous soyez en train de lire un bon polar sur votre canapé. On est le weekend, il pleut dehors et votre enfant tourne en rond. Il finit par s’avancer, s’assoit à côté de vous et allume la télé pour regarder un film. Le volume est fort et vous dérange ; vous n’arrivez plus à vous concentrer sur votre livre ni à vous détendre. Ce n’est pas la première fois que vous vivez ce genre de situation que vous trouvez grandement irrespectueuse. Vous êtes fatigué de votre semaine et vous voudriez juste que votre entourage comprenne votre besoin de vous accorder une petite heure de lecture avant de reprendre vos tâches.

Comment intervenir de façon non violente ? Comment intervenir de façon consciente ?

Voici une proposition : vous pourriez dire « Je suis en train de lire mon livre et j’entends la télé. Ça me dérange parce que je suis fatigué, tu vois, j’ai besoin d’un moment de tranquillité et de silence avant de reprendre les tâches du week-end. Tu pourrais reprendre ton film plus tard ou aller le voir dans l’autre pièce, s’il te plaît ? »

Nous vivons tous ce genre de situation et, sans pour autant suivre la méthode à la lettre, il est important de comprendre les étapes dans la réponse de l’exemple précédent.

1. EXPOSEZ LES FAITS^[1]

Sans jugement ni reproche, exprimez les faits : « Je suis en train de lire mon livre et j’entends la télé ». On ne fait pas de reproches du genre « tu ne tiens pas compte de moi » et on ne prête pas d’intentions à l’autre comme « tu le fais exprès ou quoi ? »

2. EXPRIMEZ VOS SENTIMENTS

Exprimez ce que vous ressentez et comment vous vous sentez : « ça me dérange […] je suis fatigué ». Évitez l’apitoiement, du genre : « je ne me sens pas considéré, pas respecté, pas écouté ».

Pourquoi ? Parce que cela sous-entend que l’autre personne ne vous considère pas, ne vous respecte pas, ne vous écoute pas. Il s’agit de reproches. Or, on ne veut pas culpabiliser l’autre. On ne veut pas lui faire porter le poids de nos émotions. On veut se responsabiliser face à nos propres sentiments. C’est pourquoi il faut apprendre à relier vos sentiments à vos besoins ou valeurs, plutôt qu’à la situation.

3. RELIER VOS SENTIMENTS À VOS BESOINS OU VALEURS

« J’ai besoin d’un moment de tranquillité et de silence. »

Identifiez votre BESOIN du moment pour faire ce que vous avez à faire. Ici, la personne a besoin de tranquillité et de silence pour se ressourcer quand d’autres pourraient avoir besoin de mouvement ou de rapports sociaux.

Les paroles ou actions de l’autre personne déclenchent en vous un sentiment (négatif ici), mais la cause de ce sentiment n’est pas la situation, mais plutôt vos besoins non comblés ou vos valeurs non-respectées.

4. FORMULER UNE DEMANDE CONCRÈTE

L’autre ne peut deviner ni vos besoins ni vos valeurs. C’est à vous de les identifier d’abord clairement avant de pouvoir les exprimer et les faire respecter. Les conflits naissent d’une incompréhension de ce que chacun vit à l’intérieur. C’est ainsi qu’après avoir exprimé les faits, vos sentiments puis enfin vos besoins, et en comprenant qu’en face il y a aussi des sentiments et des besoins différents, vous pouvez formuler une proposition concrète et ouverte afin d’harmoniser la situation :

« Tu pourrais reprendre ton film plus tard ou aller le voir dans l’autre pièce, s’il te plaît ? »

L’action demandée est concrète et raisonnable. Elle n’impose rien, elle propose. Même si vous ne les connaissez pas forcément, avec cette formulation, vous laissez entendre à votre interlocuteur que vous comprenez qu’il a lui aussi des sentiments et des besoins. Peut-être se sent-il seul et a besoin d’une présence réconfortante à côté de lui. Peut-être est-il fatigué de sa semaine d’école, lui aussi, et veut se détendre avec un film à côté de vous. Quel que soit son âge, si la personne en face de vous n’a pas une conscience suffisamment mature pour être capable de prendre naturellement en compte vos besoins et vos sentiments, ne lui reprochez pas, soyez plus conscient qu’elle et exprimez simplement ce que vous ressentez pour lui montrer l’exemple et ouvrir le dialogue de manière apaisé.

En résumé :

• Nommez les faits (sans jugement)
• Exprimez vos sentiments déclenchés par la situation
• Associez vos sentiments à vos besoins ou valeurs
• Formulez une demande concrète et négociable

Il sera naturel pour certains d’intégrer cette méthode dans leur communication et peu naturel pour d’autres. D’autres appliquent peut-être même déjà ces étapes sans même s’en rendre compte. Quoi qu’il en soit, ce qui est important c’est de retenir l’esprit de cette façon de faire : prendre la responsabilité de ses sentiments et besoins et ne rien prendre personnellement, en comprenant que chacun cherche à combler ses propres besoins. Le tout est de créer un espace de communication apaisé pour que chacun puisse s’exprimer afin de trouver une solution qui puisse convenir à tous les partis.

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^[1] Contenu inspiré du travail de Stéphane Migneault, psychologue et conférencier.