Il existe des moments dans une vie où tout ce que l’on a construit s’effondre d’un coup : les repères, les relations, les certitudes, l’amour que l’on croyait acquis. Ce sont des moments qui donnent l’impression de mourir de l’intérieur. Pourtant, ce sont souvent les instants les plus décisifs du chemin spirituel, ceux où Jésus s’approche le plus près… si près qu’on ne le reconnaît pas toujours.
Ce texte est né d’un échange réel avec une amie qui traversait l’une de ces nuits profondes, une nuit où l’on croit que Dieu nous abandonne alors que c’est précisément là qu’Il nous instruit le plus. Si tu lis ces lignes aujourd’hui, c’est que ton âme aussi est prête à entendre une vérité inhabituelle – celle qui ne s’apprend ni dans un livre, ni auprès du monde, mais dans le sanctuaire silencieux du cœur.
Ce partage n’est donc pas une simple conversation entre deux amies. C’est le récit d’un passage intérieur – celui qu’un être traverse quand tout s’écroule et qu’il ne reste plus que Dieu.
J’ai choisi de le partager car ce chemin est universel – tôt ou tard, chacun y passe.
C’est alors qu’une amie m’a contacté et m’a dit :
« J’ai besoin d’aide, je suis désolée, je ne veux pas te déranger mais je n’ai personne vers qui me tourner.
Je sais que c’est faux, pourtant, j’ai l’impression que Dieu m’a abandonné. Je vis un enfer actuellement. Je dois tout assumer seule à la maison, mais j’en peux plus.
J’ai l’impression de parler pour rien dire, je suis désolée… tout ce que je fais à la maison est pour eux, et je le fais de bon cœur, je me considère à leur service. Là où je perds pied, c’est que je suis seule émotionnellement parlant.
C’est lui qui doit constamment être vu, entendu, pendant que mes besoins à moi ne comptent pas. Il fait des réflexions sur tout ce que je fais, alors que j’y mets vraiment tout mon cœur pour que tout le monde se sente bien. Je prends sur moi constamment car je sais qu’il est fatigué, sauf qu’en échange je reçois que du mépris, du manque de respect, des insultes, des menaces sur notre couple, notre famille… et il rejette même la petite dernière.
Ça a aussi été très difficile pour moi ces derniers temps par rapport à ma mère et il se sert même de ça pour me dire que je suis le problème car je m’embrouille avec tout le monde.
Toutes les personnes dans son quotidien – ses ex-beaux-parents, ses parents, son ex avec qui il est obligé de communiquer régulièrement – me détestent et me rejettent. Ils ont clairement des comportements de haine envers moi et je comprends pas pourquoi… ça me gave parce qu’en me relisant, j’ai l’impression de me positionner en victime et c’est pas du tout ce que je veux. J’ai la foi et je me doute bien que je suis forcément responsable quelque part, mais où ?
Je finis par péter les plombs moi aussi parce que j’arrive plus du tout à gérer ce qui nous arrive. On ne se comprend plus et j’ai l’impression d’être seule à porter notre famille à bout de bras. »
***
A travers ce témoignage d’une grande vulnérabilité, elle se fait le témoin de ce que chaque être humain en évolution est destiné à vivre et à comprendre à un moment donné. Mais, c’est une épreuve des plus difficiles quand le chemin n’a pas été préparé intérieurement. C’est pourquoi, beaucoup souffriront encore longtemps avant d’être capable d’entendre la réponse salvatrice à leur souffrance.
Mais si tu lis ce message, c’est que tu es prêt à comprendre. L’explication du chemin va te paraître inhabituelle, et c’est normal, car la vérité ne se trouve pas dans ce que tu as appris de ce monde mais dans ce que tu vas découvrir dans le sanctuaire de ton âme, à la Lumière de l’Amour que Jésus te porte.
Alors, je lui ai répondu :
« Je comprends. Je comprends vraiment ce que tu décris. Je sais que ça fait peur mais si l’expérience t’est proposé c’est qu’elle doit être vécue.
Bien sûr que Dieu ne t’a pas abandonné, comment le pourrait-Il ?
Je suis là pour t’écouter et ce que je vais te dire ne va peut-être pas te suffire mais c’est le meilleur conseil que je puisse te donner, pour l’expérimenter moi-même à chaque épisode de ce genre. J’ai aussi beaucoup souffert ces derniers temps, et mon seul réconfort a été Jésus, Dieu et tous les êtres désincarnés qui sont avec moi à chaque instant.
Tu vis ce que tu vis non pas pour être punie mais pour comprendre quelque chose d’essentiel afin de passer à l’étape supérieure. »
***
Voici la méthode que les Frères spirituels m’ont enseigné via l’expérience :
« Je ne comprends pas pourquoi je vis ça mais je sais que c’est pour une bonne raison »
A un moment charnière de ma vie, tout le monde semblait aussi me « détester », mais pourquoi, puisque je n’avais rien fait pour mériter ça. Comme toi, je m’investissais beaucoup auprès d’eux pour les aimer et les servir, ayant appris à faire fi de leurs attaques malheureuses. Pourtant, ça ne semblait jamais suffire et, malgré l’amour que je leur savais me porter, je semblais être leur source de souffrance et l’objet de leur défoulement émotionnel. Quoiqu’il se passait, il semblait évident que c’était toujours de « ma faute ». Alors, j’encaissais car répliquer aurait créé plus de mal encore… mais jusqu’à quand ? Jusqu’à quand devrais-je supporter ces attaques sans rien dire…?
Je faisais mon possible pour garder le cap mais, comme toi, j’ai vu arriver le moment où je n’en pus plus, et j’ai alors recommencé à me défendre… mais cela n’a plus servi qu’à me rendre folle, car ça ne donnait rien de constructif et, comme si ce n’était pas suffisant, je me suis vu m’embourber dans la culpabilité d’avoir craqué et le désespoir de ne trouver aucune autre solution.
Et puis j’ai découvert, à travers la lecture des livres de l’Esprit André Luiz par Chico Xavier, une chose apparemment sans rapport : la vraie définition de l’humilité.
« Tout le monde me déteste pour une raison qui vient d'avant »
Il me semblait n’avoir « rien fait » pour mériter ça aujourd’hui, et pourtant j’étais entourée de gens qui semblaient me détester… Avais-je fait quelque chose de mal ? Ok, mais quoi ? Devais-je alors être punie ? Dieu serait-il finalement punisseur ? Voulait-il me voir souffrir ?
Celui qui connaît la nature de Dieu, qui n’est qu’Amour, Miséricorde et Patience, sait que c’est impossible. Dieu ne punit jamais, Il enseigne. Alors où pouvait bien être l’enseignement dans tout ça ? Comment me sortir de cette impasse sombre et apparemment sans issue ?
« Je demande pardon »
« Je demande pardon pour tout le mal que j’ai fait ici et au-delà, et dont je ne me souviens plus. Je demande pardon du plus profond de mon cœur et je demande des occasions de me racheter »
À travers le témoignage de grands êtres désincarnés, j’ai découvert que ce qui faisait leur grandeur était leur immense humilité. Bien qu’ils ne cessaient de me rappeler que le petit peu d’évolution supplémentaire qu’ils avaient sur moi ne les rendaient pas pour autant digne d’admiration, je ne pouvais m’empêcher de les admirer secrètement.
Et puis, c’est alors que l’un d’eux, directeur d’un grand centre de rénovation spirituelle dans le monde supérieur, témoigna avec émotion et grande authenticité qu’il était temps pour lui de retourner sur Terre pour racheter tout le mal qu’il avait alors fait il y a quelques générations de cela. Stupéfaite, je me demandais comment un être si bon pouvait-il encore avoir à racheter quoique ce soit. C’est alors que je compris la nature et l’origine de son humilité constante et active en toute situation.
Contrairement à moi, il connaissait l’étendue de sa dette et c’est ainsi qu’il apprit avec le temps à ne plus s’autoriser quelconque jugement sur un de ses frères, se mettant humblement à leur service pour les aider là où lui-même avait besoin d’aide.
L’évidence m’apparut alors : si un tel frère avait encore des dettes, il était certain que c’était aussi vrai pour moi ! J’avais moi aussi un rachat à faire. Alors, prenant exemple, j’acceptai simplement cette possibilité pour moi-même. Le cœur brisé, l’âme fatiguée et proche du désespoir, je tombai à genou devant mon Frère Jésus pour demander pardon.
« Jésus mon Frère, je t’en supplie, pardonne-moi »
« Jésus mon Frère, je t’en supplie, pardonne-moi. Pardonne-moi pour tout le mal que j’ai fait ici et au-delà. Je vois bien le reproche dans les yeux noirs de ceux que j’aime et, pourtant, je ne le comprends pas. Qu’ai-je pu bien faire pour qu’ils m’en veuillent autant, tout en m’aimant si fort ?
Mon Frère, en vérité, je ne veux pas savoir. Je leur demande juste pardon. Je te demande juste pardon. Et je demande juste pardon à Dieu notre Père. Une culpabilité inconnue me ronge de l’intérieur et la seule chose que j’implore maintenant est une occasion de me racheter. Je suis prête, et si telle est la Volonté de Dieu, accorde-moi ma rénovation. »
Mon égo disparut totalement pendant cette expérience d’extrême humilité. Une fois de plus, je compris que je ne savais rien. Que je ne voyais rien. Et que je n’avais ni à combattre ni à me défendre de ceux qui me détestaient, mais, au contraire, accepter l’idée qu’ils avaient peut-être une « vraie » raison qui datait d’avant.
Accepter cette idée ne voulait pas dire m’humilier toute ma vie mais simplement une seule fois, une seule véritable fois, devant eux, devant Dieu, en acceptant de racheter ma dette.
Mon égo devait mourir un peu plus pour réussir à me laisser détester sans lutter.
« Je me réfugie en Dieu »
La solution n’était pas la fuite car je n’avais aucun moyen de fuir. Comme toi, j’avais l’impression d’être Jésus sur la Croix. Oui, on l’est tous à un moment donné, et notre seul refuge est le Saint-Esprit, Dieu ou Jésus.
« Dieu mon Père, reste avec moi pendant que je souffre »
Je ne cherchais donc plus à ne pas souffrir. Je me reposais simplement dans la souffrance avec la foi que Dieu était présent même si je ne le sentais parfois plus. Je l’appelais à rester avec moi pendant que je souffrais. Ça a été pour moi salvateur : la porte de sortie que je cherchais depuis des années.
Si tu peux entendre ce que je te témoigne, c’est que tu es proche d’un changement majeur. Mais malgré toute l’aide que je peux te donner par mon humble témoignage, seul Jésus connaît le plan. Demande-lui de te montrer. Chaque jour, chaque seconde, demande à voir la vérité et ce que tu peux en faire. Personne, et surtout pas moi, ne connaît la réponse à tout ça. Seul Jésus sait. Mais n’oublie jamais que tu n’es pas seule. Tu as une horde de serviteurs invisibles avec toi. Confie-toi et reste humble. Tu ne vis pas ça pour rien.
Tu es encore dans le tunnel de ta vie terrestre mais tu es destinée à en sortir pour la suite. Comme beaucoup d’autres, tu es attendue mais, avant, tu dois apprendre à progressivement abandonner ton égo pour être capable de rejoindre la Fraternité qui œuvre.
« Donne-moi le courage de rester humble »
Je sais que tu vois en moi un être courageux et méritant, mais en vérité, je ne le suis pas plus que toi. Dieu sait combien je suis encore bien imparfaite, et c’est pourquoi je ne peux que rester humble devant la souffrance de l’autre, et servir pour racheter le mal passé, qui m’a certes été pardonné, mais que je dois maintenant honorer pour continuer mon chemin au sein de cette Fraternité, que je passerai le reste de l’éternité à servir du mieux que je peux.
Je sais aussi que tu te sens encore dans les enfers et encore loin d’être digne de cette Fraternité, pourtant, tu es tout proche car tu es capable d’entendre ce que je te dis.
Je sais aussi combien tu te sens reconnaissante et redevable envers moi, pourtant tu ne me dois rien. Jamais. Que le mérite tout entier revienne à notre seigneur Jésus car il est le seul à pouvoir faire pour toi ce que personne ne pourra jamais.
Mais tu dois trouver le fil de l’humilité en toi et le suivre.
***
Le lendemain de la discussion :
- Comment ça va aujourd’hui ?
- Divinement mieux. J’ai demandé à Dieu une occasion de me racheter, comme tu me l’as conseillé, et il n’a pas perdu de temps… ça a changé quelque chose en moi. Je ne vois plus les choses de la même manière. Sérieusement improbable ce revirement de situation !
- La lumière se fait toujours pour le cœur humble et honnête qui demande à Dieu la vérité.
- J’ai l’impression que le vrai travail peut commencer maintenant…
- Le secret est de ne plus rien vouloir par toi-même. Tu verras, ta vie sera bien plus alignée et « facile ». Car si les choses se font, ou pas, c’est toujours pour une bonne raison. Et cette raison vient de Dieu.
La solution n'est pas dans ce que tu connais
La difficulté, sur le chemin vers Dieu, c’est que les repères communs ne sont souvent pas les bons. En effet, quand le monde entier te dira de faire quelque chose d’apparemment logique, la sagesse t’en dira une autre que peu peuvent entendre.
Mon amour de la vérité me place dans une position de chercheuse infatigable et ceux qui me guident font preuve d’une patience sans faille pour me mener vers les réponses que je cherche. La Famille est une Fraternité d’un service et d’un amour infini. Mais la clé est l’humilité et maintenant que tu as compris ce que ce mot veut dire dans l’expérience, tu vas beaucoup évoluer.
Alors, si tu vis aussi ce que cette sœur traverse… Sache que tu n’es pas seul. Le tunnel n’est pas un piège, mais un passage. Et Celui qui t’y accompagne sait déjà où il te mène.
> Aucune souffrance profonde n’est une erreur, aucune nuit n’est un abandon.
> Ce que tu vis n’est jamais destiné à te briser, mais à t’ouvrir.
> L’humilité n’est pas une chute : c’est la clef qui ouvre la porte intérieure.
> L’appel au rachat n’est pas une punition : c’est une délivrance cachée.
> La souffrance qui t’épuise aujourd’hui est peut-être la dernière étape avant un véritable retour de ton âme vers la Lumière.
Demande simplement :
« Seigneur, pardonne-moi mes erreurs et donne-moi l’occasion de me racheter. Reste avec moi pendant que je souffre et montre-moi la vérité »
Le reste, c’est Lui qui le fera.
Alors rappelle-toi : la nuit n’est jamais la fin. C’est le berceau de l’aube.
La vérité est là, simple et patiente. Elle t’attendra, encore et encore, jusqu’à ce que tu sois prêt à la recevoir. Prends-la maintenant ou attends encore la prochaine fois. Mais c’est toujours la même vérité qui te sera tendue jusqu’à ce que tu décides de l’accepter.
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